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ryuurei-tatsu
18 novembre 2012

Page 6

   Il lança au plus grand un objet. Le soldat reconnu vite un lance-roquette AT4.

   Regardant le major dans les yeux, il n'eut pas besoin de formuler sa question.

 – On va chercher s'il y a des survivants, expliqua brièvement l'officier à ses subordonnés.

 – Et on a besoin de ça?

 – Je ne tiens pas à être pris au dépourvus lieutenant Vasquez.

   Le sous-lieutenant croisa le regard de son ami, qui faisait une bonne tête de plus que lui.

 – Et pourquoi il a un P90 et pas nous? Chuchota-t-il.

 – Car c'est notre supérieur? répliqua son compagnon, et puis les M16 sont mieux de toute façon.

 – Moi je préfère les P90.

   Voyant que le major avait pris de l'avance ils forcirent le pas. Arrivant à la hauteur du major ils virent qu'il fixait le sol.

 – Vous voulez les retrouver en suivant la piste du tigre?

 – Précisément ... capitaine? demanda le major.

 – Capitaine Hallorhan, répondit le grand soldat.

 – Et bien capitaine Hallorhan, ce ne sera pas facile de suivre sa piste, à partir d'ici il n'y a presque plus de trace. Je me demande bien pourquoi malgré son énorme poids.

 – Mais vous allez y arriver? S’enquit Vasquez. J'vous avoue que le pistage c'est pas ma spécialité.

 – Vous n'avez jamais chassé?

 – Non major, je n'ai jamais tenu une arme que pour la pointer vers ceux de mon espèce.

 – C'est bien dommage.

   Le major enjamba des broussailles et s'avança dans l'ombre des feuillages denses. Le sol de la forêt était suffisamment dégagé pour que les trois hommes progressent sans difficulté. Les épaisses racines ralentissaient plus que la maigre végétation au sol. La canopée filtrait la plus grande partie de la lumière, empêchant les plus petites plantes de pousser. Le major Steens s'arrêta plusieurs fois pour examiner plus attentivement le sol, les deux autres en profitaient pour se reposer. L'air chaud et humide était très éprouvant et personne ne parlait pour économiser leurs forces.

   Ils progressèrent lentement pendant un temps qui leur parut être une éternité sans trouver quoi que se soit.

 – Faisons une pause, proposa le major.

 – Volontiers, dit le sous-lieutenant Vasquez, sa fais au moins deux heures qu'on marche dans cette foutu forêt. Et en plus j'suis perdu, j'saurais pas retrouver le camp.

 – C'est simple, intervint le capitaine, la bête tournait autour du camp et nous avons suivit ses traces dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.

 – Donc il suffirait de tourner à gauche pour tomber sur le camp?

 – Oui à peu près.

   Assis sur le tronc d'un arbre tombé, le major buvait à son outre en regardant une colonne de fourmis charriant tout un tas de provisions, pendant que les fourmis guerrières montaient la garde tout le long de la colonne. Les deux soldats étaient assis à même le sol. L'humus froid et humide les rafraîchissait bien et déliait leur langue. Leur conversation tourna autour de la bête : comment un tel monstre avait-t-il put passer inaperçu pendant des centaines d'années, était-ce ce monstre qui avait décimé les militaires américains, avait-il un lien avec les ruines ? Leurs voix pouvaient attirer un éventuel ennemi, mais ils n'avaient vu aucune autre trace que celle du tigre ou bien des sentiers d'animaux. Après avoir rangé sa gourde, le major entreprit de se relever sur le tronc pour voir plus loin, il dû s'aider d'une branche de l'arbre mort car l'écorce était couverte de mousse glissante. Une fois sa position bien assurée, une main toujours accrochée à la branche, il regarda attentivement le terrain. Il avait une vue très dégagée et pouvait apercevoir des traces éloignées, mais toujours aucune trace d'un seul survivant, or, leurs chances de survie diminuaient à chaque minute. Un doute s'insinua dans son esprit, son instinct lui disait quelque chose dont il n'aurait pas fait attention en temps normal. Il regarda vivement autour de lui sans rien voir ou entendre d'anormal. 

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ryuurei-tatsu
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