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ryuurei-tatsu

18 novembre 2012

Sommaire

Sommaire Prologue
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18 novembre 2012

Page 17

 – Monsieur, il est hors de question de le laisser dans cet endroit maudit et en plus je suis sur que c'est le fantôme de cette sorcière qui a déclenché la tornade ! Exulta Hallorhan.

 – Alors vous mourrez avec lui et sa mère ne pourra probablement pas enterrer son fils. Nous devons rejoindre le campement et avec des renforts nous pourrons extraire son corps de cette ruine. Maintenant venez.

   En s'avançant sur les premières marches il regarda sa montre qui indiquait presque 11 heure et demi. Selon son estimation, et si la sorti était bel et bien par là, le soleil serai déjà haut dans le ciel une fois à l'air libre.

   Au fur et à mesure qu'il gravissait l'escalier, le major sentait son équilibre se dégrader. Il s'accroupit un instant, s'appuyant de la main gauche contre le mur pour examiner les marche. Comme il le pensait aucune n'étaient régulière. Elles avaient toute une inclinaison différente et il aurait même parié que l'espace les séparant l'une de l'autre était irrégulier lui aussi. Cela ajouté au fait de voir le vide entre chaque marche augmentait la tension nerveuse. C'était sûrement un système pour ralentir l'avancée d'ennemis. Bien qu'il ne savait pas pourquoi les ennemis de ce pays souhaiteraient passer par ici, il pouvait confirmer l'efficacité du système.

   À peine après quelques minutes de marches les deux hommes commençaient déjà à transpirer et pourtant l'inclinaison de l'escalier n'était pas important. Ils continuèrent pendant presque une heure, avant de devoir absolument faire une pause. Allongé tant bien que mal sur le dos, le capitaine tentait de reprendre son souffle, tandis que le major, assis les pieds dans le vie, fixait le sol éclairé par sa lampe torche. À une hauteur d'environ 100 mètre, toute chute serai mortelle.

   S’apprêtant à regarder la hauteur qu'il leur restait à parcourir, un détail retint son attention. Le corps de l'inconnue, qui reposait au côté de la structures centrale, semblait dans une position qui le mettait mal à l'aise. Ni Hallorhan ni lui ne l'avaient allongée les bras et les jambes le long du corps et il pensait que la probabilité qu'elle soit tombé directement dans cette position soit trop faible. Y avait-t-il quelqu'un d'autre ici ? Tout en examinant les alentours, le sentiment que quelque chose manquait l'envahit. Quoi qu'il en soit, la priorité était de sortir d'ici vivant.

   Une fois reposé ils repartirent. L'ardue ascension dura longtemps et rien n'interrompit leur avancée. Arrivé en haut, le major était à bout de souffle et ruisselant. Se tenant debout dans l'ouverture après la dernière marche, il avait un peu de mal à y croire. L'extérieur était face à lui, une odeur de liberté embruma son esprit et ses pieds avancèrent d'eux même. Un cri de surprise retentit derrière lui, il se retourna vivement. C'était sûrement dû à la fatigue mais voir le capitaine à moitié dans le vide, complètement immobilisé par la peur de tomber et les yeux écarquillés, lui paraissait étrangement comique.

   Le major Steens se hâta d'aider son compagnon à remonter.

 – Que vous est-il donc arrivé ? Questionna sans ménagement le major.

 – Comme si je le savais !

   Pardonnant le ton du capitaine, le mettant sur le compte de la fatigue et de la tristesse, il regarda dans les ténèbres éclairées de sa lampe-torche, il vit que bon nombre de marche avaient disparus et que plusieurs avaient diminuées en logueur.

 – Qu'est-ce que … C'était un piège major ?

 – Franchement ? Je n'en sais rien et je ne veux pas le savoir. Partons d'ici avant qu'une autre catastrophe ne nous tombe dessus.

 

 

 

Fin Prologue

18 novembre 2012

Page 16

   Arrivée à la porte, Elle actionna le système d’ouverture. Après tout ce temps, cela fonctionnait encore parfaitement, le panneau entier coulissa sur la droite et dévoila un immense puits ténébreux.

   Après s’être approché du bord, un escalier sortit du mur pour la conduire dans les profondeurs mais avant, Elle plongea son regard dans l’abîme. Une perplexité passagère embrouilla ses pensées. Pourquoi la chambre était elle ouverte ? Elle se pencha un peu plus et remarqua trois silhouettes en dessous de sa position. Comment étaient ils arrivé ici ? Que faisaient les sentinelles ? Et surtout… où était la gardienne ?

   Elle n’eut pas besoin de chercher bien loin avant de voir un corps brisé qui reposait à coté de la chambre. L’effroi s’empara d’Elle, ils avaient échoué. Même leur plan de secours était un échec. Non, c’était Elle qui avait faillit à sa tâche. Alors qu’Elle se morfondait, Elle perçut des voix. Cela venait des humains.

   Tandis que l'un était allongé, immobile, les deux autres étaient accroupis à son côté. Mais le premier était sérieusement blessé et ce n'était pas les multiples fractures mais les terrifiantes brûlures qui le tuaient. Il était trop tard pour lui, plus personne ne pouvait le sauver. En y regardant de plus près, une seule personne aurait pu faire de tels dommages. La gardienne c'était donc défendue jusqu'à la fin, après avoir tant voyagé, elle a tout de même réussit à emporter avec elle dans la mort un de ses adversaires. Comment pouvait-Elle abandonner alors que la dernière survivante avait donné sa vie pour protéger le Cœur. Le Cœur. Où était-il ? Si Elle ne le trouvait pas, tout leur effort et leur sacrifice auront été inutile. Mais en y pensant il était 100 ans trop tard, Elle ne pouvait plus porter le Cœur. Encore une fois, elle se persuada de ne pas abandonner.

   Pour commencer, Elle devait récupérer le Cœur.

 

   Steens posa sa main sur le front du mort et lui ferma les yeux, le capitaine, le visage inondé de larme, marmonnait sans cesse des paroles inintelligibles. Des mouvements dans l'ombre attirèrent leur attention.

 – Est-ce que je rêve monsieur ? Sanglota le capitaine.

 – Alors nous sommes deux.

   Un escalier apparut en quelques secondes, sortant du mur et remontant en cercle jusqu'à un point lumineux, bien haut au dessus de leur position. Les marches étaient hautes et suffisamment large pour qu'une seule personne ne puisse passer à la fois. Hallorhan s'en approcha prudemment pour l'observer.

 – Je ne sais pas pourquoi il est apparut mais j'ai vu trop de choses hors-normes pour m'en étonner.

   Le major n'eut pas le temps de s'approcher et de répondre. Un hurlement profond emplit les lieux et les deux hommes furent projetés à terre, comme frappés par une vague. Écrasés au sol par des vents déchaînés, ils ne purent qu'attendre. Les secondes paraissaient des heures. Une fois la tempête essoufflée, il leur fallut un certain temps pour se remettre debout. Leurs muscles étaient crispés et leur cœur battait dans leur poitrine comment le marteau sur l’enclume, jouant tel un tambour de guerre le rythme de la peur irraisonné.

 – Qu'importe où mène cet escalier, s'exprima difficilement le major, nous devons le monter.

 – Mais on ne pourra pas porter Vasquez dans ces marches.

 – Non, en effet.

18 novembre 2012

Page 15

Bonjour !

   Sursautant de surprise, Elle releva la tête et cela dévoila la moitié d'un visage. Un œil vert en amande écarquillé de stupeur scruta les trois hommes. La vitesse à laquelle son regard changeait de cible indiquait une surprise démesurée ou bien une peur terrible.

   Le major parla en premier.

 – Qui êtes-vous ? Comment êtes vous arrivé ici ?

   La nouvelle protagoniste ne répondit pas mais ses yeux avait cessé leur ballet infernal et observait fixement son interlocuteur.

 – Ce serait peut-être mieux de l'interroger en dehors de ce truc, non ? Demanda Hallorhan.

 – Oui, faites la sortir.

   L'officier supérieur se retourna et fit deux-trois pas pour réfléchir calmement. Après quelques vaines exhortations, Vasquez ne put se retenir.

 – Bon sang ! Mais elle veut que je la sorte pas la peau du cul la gringalette ?!!

   Le major se retourna vivement et au même moment la femme cria, il sentit une onde de choc juste avant de voir le dos du sous-lieutenant se rapprocher à grande allure. La collision fut violente, Vasquez continua sa course et s'écrasa plus loin alors que Steens fut projeté au sol et percuta une stèle. Le souffle coupé et la vue brouillée, il essaya de crier sa rage mais un simple râle sorti de sa gorge.

   Il s'assit et mit plusieurs secondes avant de reprendre ses esprits. Il remarqua la lampe-torche du capitaine qui gisait à côté de sa botte et levant les yeux il vit les pieds de son propriétaire à trente centimètre au dessus du sol.

   Se forçant de toutes ses forces à se relever, son corps en entier protesta, ses poumons le brûlaient et son dos grinça. Mais sa volonté était ferme et elle ne fléchit pas quand il vit que la femme soulevait le capitaine d'une seule main. Plus rien ne pouvait l’impressionner aujourd'hui. Cependant le visage bleuté de son camarade l'exhorta à l'aider, le major fonça sur la femme pour la plaquer mais il ne rencontra que son pied qui le fit valser de plus belle.

   Cette fois il atterrit face contre terre et remarqua quelque chose sous son bras. Un fusil d'assaut. Il avait complètement oublié l'arme de Vasquez. S’en saisissant fermement, il visa et le tonnerre retentit sous terre. Il ne se soucia guère du corps inerte tombant dans un cri. Il fonça au près du capitaine dont le visage était de plus en plus bleu, mais il entendit une faible respiration siffler dans sa gorge marquée d’ecchymoses.

   Absorbé par l’état d’Hallorhan, il ne se rendit compte qu’une lourde sphère roulait sur le sol qu’une fois qu’elle ait rencontré sa botte. En la regardant, son sang ne fit qu’un tour, il vit quelque chose du coin de l’œil et son instinct lui cria « n’aurais tu pas oublié quelqu’un ? ».

   Il se releva lentement, les genoux tremblants, son cœur accélérant. Un pied après l’autre il se força à avancer. Ses jambes étaient de plomb mais il ne devait pas s’arrêter. Quand il arriva, ses muscles se tétanisèrent. Vasquez était face contre terre, il ne bougeait pas. S’agenouillant au côté du corps inerte, il le prit par les épaules et le retourna.

   Le major se détendit en croisant le regard du blessé. Il était en vie. Mais un autre de ses sens lui parla, son nez s’était emplit d’une horrible odeur de brûlé. En baissant les yeux il vit que le gilet de Vasquez était presque entièrement carbonisé. Certaines parties tombaient en morceaux.

   Aussi doucement que possible, il l’ouvrit et voyant que le T-shirt avait subit le même sort, il le dégagea. Les dégâts étaient atroces. Son torse entier était brûlé, la peau rougit était couverte de cloques, au niveau de son estomac la chair était carbonisée. Ses yeux allaient du torse au visage du mourant, les mains tremblantes, il ne savait pas quoi faire.

   Vasquez ne respirait plus. Physiquement, il ne pouvait sûrement plus. Mais ses yeux le fixaient encore fébrilement. Après s’être remis du choc d’une telle vision, le major remarqua un détail. La chair carbonisée avait une forme étrange. Elle avait sensiblement la forme d’une main. Son esprit fit un lien qui semblait improbable. Pourtant savoir cela ne lui permettait pas de répondre à une question primordiale : « que faire pour le sauver ? ».

18 novembre 2012

Page 14

   Le temps passa et, alors que les deux autres somnolaient, le major ne cessa pas un seul instant de réfléchir. En admettant qu'ils réussissent à trouver une sortie, il leur faudrait tout de même retrouver le campement. Ils pourraient sortir au beau milieu des ruines ou bien en pleine jungle. Sans s'en rendre compte l'un après l'autre, les trois hommes tombèrent dans le sommeil, prit d'une soudaine fatigue. L'air se mit à vibrer, la pierre se mit à bouger.

   Les trois militaires endormis se réveillèrent au même moment comme si de rien n'était. Avant même qu'ils ne pensent à quoi que ce soit, leur attention fut accaparée par les lueurs émisses par les stèles. Elles étaient si denses qu'ils pouvaient voir que les stèles ne les émettaient pas mais les réceptionnaient. Elles tournoyaient en descendant vers leur réceptacle. Et la stèle, qui semblait inactive, était plongée dans l'obscurité. Comme si les ténèbres, repoussées par les autres lueurs, c'étaient réfugiées dans ce recoin et tournoyaient également.

   Mais ce spectacle, si beau fut-il, avait une fin. La danse des lueurs était au déclin et un rideau d'ombres s'abattait sur la pièce, petit à petit.

   Les spectateurs abasourdis, comme hypnotisés par une illusion, ne dirent mot et ne firent aucun geste. Ils restèrent paralysés, même après s'être retrouvé dans le noir total. Seul le bruit de leur respiration trahissait leur présence et dans le calme omniprésent un sifflement se fit entendre. En même temps que le sifflement allait crescendo, ils remarquèrent qu'ils pouvaient voir de la fumée apparaître. La lumière permettant de discerner la fumée venait de la grosse structure centrale.

   Une forme rectangulaire se dessina sur la surface, formée par une lumière mauve. Avant qu'ils ne puissent comprendre, l'ombre quadrilatère s'abaissa pour dévoiler une entrée baignant dans une luminescence mauve enfumée. Une fois de plus, la salle se retrouva dans le noir complet, cependant le capitaine réagit vite en allumant sa lampe-torche. Une sortie se trouvait peut-être par là. Le faisceau lumineux ne permettait pas de voir l'intérieur de la structure, il y avait trop de fumée. Vasquez prit alors sa veste pour éventer le tout, d'abord il n'eut pas le résultat escompté, mais la fumée qu'il secouait dans tout les sens s'estompa d'elle même en quelques secondes.

   L'intérieur de la structure se dévoila à leurs yeux, l'espace était restreint, circulaire et large de seulement deux mètres de diamètre, mais pas vide.

   Une personne était allongée sur le sol. Dans sa main droite, elle tenait un sceptre gris, orné d'une sphère noire marbrée d'or et de l'autre bout sortait un serpent qui remontait tout autour de la hampe pour finir au dessus de la sphère. Deux proéminences ornaient la dos du serpent un peu en arrière de la tête.

   Sa chevelure abondante recouvrait son visage mais sa corpulence indiquait clairement qu'il s'agissait d'une femme. Vasquez brisa le silence en premier.

 – Vous croyez qu'elle est morte ?

 – Bah vas voir ! Lui intima Hallorhan.

 – Pourquoi moi ?

   Mais il s'avança sans attendre de réponse. Du bout de sa botte il toucha la main agrippée au sceptre. Cette dernière se crispa et la personne réveilla, comme émergeant d'un long et profond sommeil elle essaya de se relever mais ne parvint qu'à s'adosser contre la paroi interne. Comprenant qu'elle ne les avait pas vus Vasquez essaya de lui parler.

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18 novembre 2012

Page 13

   Sans attendre plus longtemps il lança un tube phosphorescent puis un deuxième plus loin et le capitaine en lança un également. La lumière émise dévoila le passage. Il était long de quelques mètres et le sol continuait plus loin dans les ténèbres. Ils avancèrent tout trois d'un même élan, donnant au passage un coup de pied dans les tubes pour voir plus loin.

   Arrivés au bout du passage, ils découvrirent une grande salle circulaire, le major sorti sa lampe torche, le plafond était trop haut pour qu'il puisse le voir précisément. La seule chose présente dans cette pièce se situait au sol, au centre de la pièce s'élevait un cercle de structures entourant une autre bien plus grande. Ils approchèrent doucement, à la recherche du moindre indice, mais, même arrivé devant, ne trouvèrent rien. Le cercle de structures était constitué de 4 stèles d'environ un mètre de haut, aucune ornementation ne venait briser la monotonie de leur surface, elles entouraient un dôme, haut de quelques mètres et large de près du double. Ils eurent vite fait le tour et Vasquez s'emporta.

 – C'est bon ! J'en ai marre ! J'en peux plus de cet endroit lugubre et pire que tout, ici on est comme dans un tombeau avec ces foutues trucs !

   Il se tourna vers une des stèles et entreprit de la déchausser du sol à grands coups de pieds. Mais au bout d'une petite série il s'arrêta, sentant que manifestement il n'y arriverait pas. Les bras tremblants de frustration et de colère il braqua son arme sur sa cible.

   Voyant son ami perdre le contrôle du peu de calme et de raison qu'il lui restait, Hallorhan se jeta sur lui pour lui arracher son arme avant qu'il ne se blesse, lui ou quelqu'un d'autre.

 – Ҫa suffit calme toi !

 – Non mais t'as vus dans quelle situation on est ? Pas de bouffe, pas d'eau ! Une seule arme ! Qu'est-ce que tu crois qu'on peut faire ? Quel miracle pourrait nous arriver dans cet endroit de merde ?

   Vasquez se dégagea violemment de l'étreinte de son ami qui perdit l'équilibre à cause de la stèle et bascula en arrière. Pendant la querelle, le major c'était glissé dans le dos du sous-lieutenant et l’arraisonna grâce à une clé de bras.

 – Lâchez cette arme, sous lieutenant !

   Malgré le ton autoritaire du major, Vasquez gardait sa main crispée sur le fusil d'assaut.

   Après quelques secondes de réflexions, il lâcha l'arme et son supérieur fit de même avec son bras. Le sous-lieutenant se mit à l'écart, le regard rivé au sol, pendant que le major Steens aidait Hallorhan à se relever, ce dernier n'était manifestement pas blessé, puis il ramassa l'arme, jugeant bon de la garder avec lui pour le moment. En se baissant, il remarqua quelque chose du coin de l’œil, la stèle la plus proche émettait une faible lueur pourprée.

   Il s'en approcha doucement pour mieux comprendre ce phénomène, plus il fixait la stèle plus la lueur croissait. Le capitaine remarqua aussi la lueur mais il vit également autre chose.

 – Euh, major ?

   Absorbé dans une contemplation avide de connaissance, le major Steens n'entendit rien.

 – Monsieur ! Les autres …

   Hausser le ton suffit à éveiller l'officier. Il leva les yeux, le capitaine regardait en direction d'une autre stèle. Celle-ci émettait une lueur bleutée. Le major Steens s'empressa de regarder les deux autres. La troisième émettait une lueur verdâtre, mais il ne vit rien pour la quatrième, tandis que les trois premières brillaient un peu plus, elle restait sombre. Ils observèrent le phénomène pendant un moment mais ne voyant pas de changement flagrant, ils s'éloignèrent pour se poser près de l'entrée de la salle. Le sous-lieutenant n'avait pas prononcé un mot depuis sa perte de contrôle.

   Le major c'était assis, adossé au mur à la gauche de l'ouverture. Il senti sur son dos que ses vêtements étaient encore un peu humide, mais heureusement la chaleur ambiante était plutôt élevée. Buvant un peu d'eau, son regard se porta sur un des tubes phosphorescent. Ils étaient sur le point de s'éteindre mais la lumière émise pas les stèles était suffisante pour voir aux alentours. Vasquez, quant à lui s'allongea à même le sol et son ami s'assit entre eux deux.

18 novembre 2012

Page 12

   Ils se trouvaient dans une petite salle aménagée de divers meubles, il y avait à droite et à gauche de l'entrée des étagères percées de trous. Contre les trois autres murs s'adossaient des armoires sombres, au milieu de la pièce se trouvait deux plus grandes armoires mises dos à dos, garnies d'étagères et de tiroirs et entourées par un comptoir.

   Tout semblait vide, pourtant ils avancèrent en gardant le silence. Le major fit le tour du comptoir, il remarqua vite que ce qui semblait être plusieurs armoires n'en était qu'une seule immense. Mis à part cela, autre chose le gênait. Il n'arrivait pas à savoir si les étagères étaient en bois ou bien en pierre. Le capitaine Hallorhan s'intéressa au centre de la pièce. Après avoir vérifié qu’il n’y avait rien de dangereux depuis l'extérieur, il passa par dessus le comptoir qui était truffé de tiroirs de toutes tailles. Tout les tiroirs ouvert semblaient vide, il essaya alors d'ouvrir ceux qui demeuraient fermés, mais il n'y avait aucune poignée. Il inspecta tout les autres sans résultat. Retournant vers la sortie, il aperçut le sous-lieutenant, face aux étagères à gauche de l'entrée. Après l'avoir rejoint il vit que Vasquez fixait avec la plus grande attention un objet qu’il tenait dans ses mains.

 – Tu as trouvé quelque chose ?

 – Oui, … non, enfin je ne sais pas !

   Il tendit vers le capitaine un objet des plus étranges. Un long cylindre surmonté d'un globe, le tout parfaitement droit et sphérique.

 – Ça ressemble à une massue en pierre, mais c'est très léger. Il y a des rainures sur le manche, comme du bois.

 – Et tu l'as trouvé où ?

 – Sur l'étagère là.

 – Il nous faut repartir, intervint le major.

   Ils repartirent dans le même silence qu'à l'arrivé mais quelques minutes de marches plus tard, Hallorhan et Vasquez commencèrent à discuter à voix basses.

 – Et quand j'ai tiré un des tiroirs ouverts, pour voir si il n'y avait rien au fond, il n'a fait aucun bruit.

 – Comment ça ?

 – Et bien tu sais, quand tu ouvres un tiroir, tu entends au moins un petit bruit de roulement. Mais là rien du tout et c'est encore plus étrange pour de la pierre.

 – On est pas sûr que ce soit de la pierre.

 – Tu veux dire à l'intérieur?

 – Ah non, … mais c'est vrai que ça pourrai être autre chose à l'intérieur.

 – En parlant d'intérieur, dans quoi sommes-nous ? Questionna le capitaine après un temps de réflexion.

 – Un donjon peut-être ? On va sûrement rencontrer Garland ou Ganondorf !

 – Non mais je veux dire, tout ça ne ressemble pas à des égouts et la salle à un abri.

 – Moi je pense que c'est une cave ou bien un entrepôt.

   Le major ne participait pas à leur conversation, non pas que cela ne l'intéressait pas, mais car il ne savait quoi ajouter. Plus ils s'enfonçaient et moins ils avaient de chance de trouver de l'aide, sans parler de leur réserve d'eau insuffisante, de plus la seule nourriture qu'ils avaient étaient des barres énergétiques. Le seul espoir qui restait était que la sortie ne se trouve pas dans l'autre direction. Si ils ne pouvaient se ravitailler ils ne tiendraient pas longtemps, mais qu'était « longtemps » dans un tel lieu ?

   Qu'importe le nombre de pas, ils semblaient ne jamais avancer. Le major lança un coup d’œil à sa montre qui indiquait 10h52. Cela faisait tout juste 5h que le soleil était levé, par conséquence ils devraient pouvoir repérer une sortie potentielle grâce à la lumière qui filtrerait au travers.

 – Major !

   Se retournant vivement, il vit ses deux acolytes cinq pas derrière lui. Et sans qu'ils ne disent mot, il comprit ce qu'il y avait ou plutôt ce qu'il ne voyait pas. Un grand espace béait dans le mur, aussi haut que le couloir mais deux fois plus large. Plus il se rapprochait de l'entrée et plus elle semblait s'agrandir. Une fois arrivé, il se tenait devant un puits d'obscurité sans fond et la sensation d'être aspiré par ce vide lui tenailla le ventre, ou bien était-ce la faim, pensa-t-il.

18 novembre 2012

Page 11

   La pale lueur du tube se diffusa dans toutes les directions, mais avant d'avancer la major aperçu une faible lumière au loin.

 – Je crois que notre ami commun est de retour.

 – Il a sûrement trouvé quelque chose !

   Ils s'engagèrent prudemment dans le couloir, le major en tête. Dans un endroit aussi renfermé et sombre, il était difficile pour eux de se repérer dans le temps et l'espace. Aucun repère ne permettait de savoir la distance parcourue, le seul moyen était de compter leurs pas, le chemin parut très long.

   Endormi par cette monotonie, ils avancèrent jusqu'à rencontrer leur compagnon sans s'en rendre compte.

 – Ah ! Major ? Vous allez bien ? S'exclama Vasquez.

 – Bien, bien, je vous remercie. Et de votre côté ? Avez-vous …

 – Oh moi ça va ! Je suis en un seul morceau ! Mais on s'est inquiété pour vous car dans votre sommeil vous avez …, il s'arrêta en voyant le capitaine lui faire de grand signe pour qu'il n'en dise pas plus.

   Après avoir laissé le temps au sous-lieutenant de comprendre qu'il ne fallait pas en rajouter, il reprit.

 – Avez-vous trouvé quoi que ce soit ?

 – Et bien, cela dépend… J'ai trouvé un autre couloir mais complètement obstrué par un éboulement et puis le couloir continu encore plus loin, mais j'ai préféré retourner en arrière.

 – Très bien, nous allons donc explorer plus loin.

 – Mais, et si on ne trouve rien ? Il ne vaut pas mieux attendre les secours à proximité du point de chute ?

 – Vous pouvez y aller et attendre mais n'ayez pas trop d'espoir.

   Sans attendre de réponse, le major passa, en se serrant, derrière le Sous-lieutenant et continua à avancer vers les ténèbres.

 – Mais j'aimerai pouvoir me reposer !

   Le capitaine passa à son tour et donna une grande claque dans le dos de son ami.

 – Et bien repose toi ici ! Répliqua-t-il joyeusement en arborant un large sourire.

   Lâchant un lourd soupir, Vasquez suivi ses deux compagnons en traînant les pieds.

   Ils reprirent leur marche monotone et lugubre sans dire un mot.

   Ils parcoururent une longue distance en silence jusqu’à ce qu’ils arrivèrent à l'embranchement obstrué. Le major s'avança vers l'éboulement en sortant sa propre lampe torche. Il remarqua des traces de brûlure au plafond, il était donc possible que ce couloir se soit effondré de façon non-naturelle.

   Il n'y avait rien intéressant d'autre et Steens s'apprêtait à repartir mais le sous-lieutenant semblait puiser dans ses réserves. Le major autorisa donc une pause et préconisa de rationner l'eau. L'ambiance était morose et aucune conversation ne fleurit. La lueur du tube fluorescent avait largement diminuée, après s'être tous soulagé dans un coin de l'éboulis ils allumèrent un nouveau tube et reprirent leur route fastidieuse.

   S'étant apprêté à parcourir une longue distance de nouveau, le groupe fut étonné de trouver rapidement une ouverture dans le mur à leur gauche, ressemblant plus à l'encadrement d'une porte qu'à un nouveau couloir. Chacun d'eux alluma sa propre lampe torche et avança à travers l'ouverture.

18 novembre 2012

Page 10

   Depuis combien de temps était-il en train de tomber ? Il ne sut le dire, dix minutes ? Une heure ? Le vent soufflait avec violence à ses oreilles et les voix du passé s'y mêlaient pour lui apporter le désespoir. C'était fini, tout était fini. Il ne pourrait plus jamais voir sa sœur.

 – Ed ! Ed ! Tu m'avait promis !

   D'où venait cette voix ?

 – Qui est là ?

   Il ne reçut aucune réponse et même en regardant autour de lui il ne vit rien.

 – Tu m'avais promis, Ed !

   Une apparition se démarqua des profondeurs. Vêtue de blanc, elle s'approcha du naufragé au milieu d'un océan de ténèbres.

 – Hélène c'est toi ?

   Des mains, un visage, une crinière flamboyante, l'apparition prit la forme d'une jeune mariée.

 – Pourquoi m'as-tu abandonnée ?

   La jeune fille fantomatique tendit ses bras d'une blancheur d'albâtre, son regard était emplit de tristesse.

 – Je ne te laisserai pas cette fois ! Je jure que je ne te laisserai pas !

   Il battit des bras frénétiquement, griffant l'air de toutes ses forces. Mais l'apparition disparue petit à petit.

 – Non ne pars pas !

 – Je t'attendrai. Je t'attendrai toujours grand-frère !

 – Hélène ! Hélène !

   L'obscurité englouti la frêle jeune femme et le désespoir en fit autant au cœur de Ed. Criant, pleurant, rageant il se débattit contre ce cauchemar, maudissant le pater familias seul responsable de leur souffrance. Son âme n'eut de cesse de crier à son tortionnaire de le soulager de cette torture. Il en aurait perdu l'esprit si sa chute n'avait connu une brusque fin.

 

   Le froid contact de la pierre et l'humidité recouvrant l'intégralité de son corps, finirent par le réveiller complètement.

   Il tenta de se relever et grimaça de douleur, tout son corps semblait être recouvert d'ecchymoses. Une fois que les douleurs se firent moins acerbes, il réussit à mettre ses idées en ordre. Le lieu où il se trouvait était très sombre et humide. Se redressant un peu, il découvrit qu'il était couché sur un sol parfaitement plat et suffisamment large pour qu'un homme puisse s'y allonger. Au delà, il n'y avait rien, les ténèbres étaient trop denses pour voir ce qui l’entourait, mais derrière lui un mur s'élevait. Il s'en aida pour se mettre debout et aperçu un escalier qui descendait dans les profondeurs.

   En faisant quelques pas timides, il remarqua la silhouette d'une personne assise sur les marches, il ne l'avait pas remarquée avant car elle était en dessous du niveau du palier.

 – Qui est la ? Appela-t-il

   La forme sombre sursauta et se retourna vivement.

 – Ah ! Major, vous êtes réveillés !

   Ses yeux mirent quelques secondes pour reconnaître les traits de la personne en face de lui.

 – Hallorhan ! Qu'est-ce qui s'est passé ? Où sommes-nous ?!

 – Eh bien c'est plutôt compliqué, mais je pense que nous sommes tombés dans une grotte artificielle.

 – Tombé ? Le major Steens se perdit dans ses pensées. Et... Où est Vasquez ?

 – Il est parti en exploration par là bas. Le capitaine pointa du doigt un passage dans la roche derrière le major. Il devrait revenir bientôt.

 – Il est parti loin ?

   Le capitaine sorti d'une de ses poches une petite lampe torche.

 – Regardez vous-même, Dit-il en pointant le faisceau vers l’ouverture.

   Un long couloir s'enfonçait dans les ténèbres.

 – Je lui ai conseillé de revenir, si au bout d'une heure il ne trouve rien.

 – Depuis combien de temps est-il parti ?

 – Une bonne demi-heure je dirais.

   Le major se tourna vers l'escalier qui descendait au-delà de sa vision.

 – Et par là ? Où mène cet escalier ?

 – Il n'y a que de l'eau. C’est pour cela que nous n'avons pas été blessés par la chute, expliquât-il, tout en illuminant le bas de l'escalier, puis il remonta avec sa lampe torche le long d'une colonne jusqu'au plafond.

 – Bien, alors allons rejoindre le sous-lieutenant.

 – Vous ne préférez pas l'attendre ?

 – Vous comptiez faire quoi après ?

 – Ah, je ne sais pas.

 – Il vaut mieux ne pas rester près de l'eau, à la nuit tombée l'humidité nous glacera. Je suppose que nos armes reposent au fond de l'eau ?

 – Vasquez a encore sont M16.

 – Bien, c'est déjà ça… Allons le rejoindre.

   Le major avança jusqu'au passage nimbé de ténèbres. Le long couloir n'était assez large que pour une seule personne, mais assez haut pour ne pas les gêner. Il chercha dans l'une de ses poches un tube phosphorescent, qu'il frappa contre une paroi du couloir.

18 novembre 2012

Page 9

   Il sauta à terre en voyant qu'il ne serait pas suffisamment loin du point d’impact. La réception fut des pires mais pas suffisante pour empêcher la peur de le relever, lorsque la terre vibra si violemment qu'il cru chuter dans le vide. Il s'agrippa à l'herbe et ramena ses jambes sous lui, prêt à se lever, puis il regarda droit devant lui alors que tout son corps semblait bouger de haut en bas. La panique l'envahit, que lui arrivait-il ? Tant bien que mal, il s'accrocha au sol, qui lui ne bougeait pas, tout allait trop vite pour comprendre réellement ce qu’il se passait. Il perdit prise et chuta.

   Quelle ironie, avoir tant à accomplir et mourir ici. Le ciel bleu infini disparu petit à petit absorbé par les ténèbres.

   Les quelques soldats qui assistèrent à la scène se précipitèrent au bord de l'abysse béant mais reculèrent rapidement tant le sol était instable aux abords du gouffre. Le lieutenant-colonel s'approcha à son tour et apprit des hommes qui virent la scène que la major et sa troupe étaient tombés avec l'oiseau. Elle s'éloigna sans un mot pour revenir avec une corde qu'elle donna à une femme.

 – Attache toi avec et regarde si tu les vois, ordonna-t-elle simplement.

   Celle désignée eut beau protester, le regard du lieutenant la força à s’exécuter. Elle noua fermement la corde autour de sa taille et jeta un regard derrière elle. Ils tenaient l'autre extrémité de la corde à plusieurs derrière San-Chi. Donc s'il devait y avoir un problème cela viendrai de la corde en elle même ou bien de son nœud alors elle vérifia ce dernier une dernière fois, par acquis de conscience, avant d'avancer. Petit pas après petit pas elle marcha jusqu'au bord du gouffre. Ce n'est pas la hauteur qui la surpris le plus, mais la présence de gigantesques colonnes dans tout les sens et à moitié immergées. Partout où elle regarda elle ne vit qu'eau et débris.

 – Major !, appela-t-elle.

 – Je ne vous ai pas dit de les appeler, s'insurgea le lieutenant. »

   Elle tira fort sur la corde pour faire reculer le soldat, mais le changement de pression fit s'écrouler la parcelle de terre où était encordée la femme. Elle se retrouva les pieds battant frénétiquement dans l'air à grand renfort de cris. Plus de peur que de mal, elle fut vite remontée en quelques secondes.

 – Qu'avez vous vus, questionna sans attendre San-Chi.

   La pauvre malheureuse attendit quelques secondes pour reprendre son souffle.

 – Y a que de l'eau la dessous !

 – Les avez-vous aperçus ?

 – Je n'ai rien vus, à part des colonnes il n'y a rien d'autre...

 – Très bien. Le major et son équipe sont portés disparus au combat.

   Plusieurs commentaires s'élevèrent mais le colonel rentra en direction du camp.

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