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ryuurei-tatsu
18 novembre 2012

Page 10

   Depuis combien de temps était-il en train de tomber ? Il ne sut le dire, dix minutes ? Une heure ? Le vent soufflait avec violence à ses oreilles et les voix du passé s'y mêlaient pour lui apporter le désespoir. C'était fini, tout était fini. Il ne pourrait plus jamais voir sa sœur.

 – Ed ! Ed ! Tu m'avait promis !

   D'où venait cette voix ?

 – Qui est là ?

   Il ne reçut aucune réponse et même en regardant autour de lui il ne vit rien.

 – Tu m'avais promis, Ed !

   Une apparition se démarqua des profondeurs. Vêtue de blanc, elle s'approcha du naufragé au milieu d'un océan de ténèbres.

 – Hélène c'est toi ?

   Des mains, un visage, une crinière flamboyante, l'apparition prit la forme d'une jeune mariée.

 – Pourquoi m'as-tu abandonnée ?

   La jeune fille fantomatique tendit ses bras d'une blancheur d'albâtre, son regard était emplit de tristesse.

 – Je ne te laisserai pas cette fois ! Je jure que je ne te laisserai pas !

   Il battit des bras frénétiquement, griffant l'air de toutes ses forces. Mais l'apparition disparue petit à petit.

 – Non ne pars pas !

 – Je t'attendrai. Je t'attendrai toujours grand-frère !

 – Hélène ! Hélène !

   L'obscurité englouti la frêle jeune femme et le désespoir en fit autant au cœur de Ed. Criant, pleurant, rageant il se débattit contre ce cauchemar, maudissant le pater familias seul responsable de leur souffrance. Son âme n'eut de cesse de crier à son tortionnaire de le soulager de cette torture. Il en aurait perdu l'esprit si sa chute n'avait connu une brusque fin.

 

   Le froid contact de la pierre et l'humidité recouvrant l'intégralité de son corps, finirent par le réveiller complètement.

   Il tenta de se relever et grimaça de douleur, tout son corps semblait être recouvert d'ecchymoses. Une fois que les douleurs se firent moins acerbes, il réussit à mettre ses idées en ordre. Le lieu où il se trouvait était très sombre et humide. Se redressant un peu, il découvrit qu'il était couché sur un sol parfaitement plat et suffisamment large pour qu'un homme puisse s'y allonger. Au delà, il n'y avait rien, les ténèbres étaient trop denses pour voir ce qui l’entourait, mais derrière lui un mur s'élevait. Il s'en aida pour se mettre debout et aperçu un escalier qui descendait dans les profondeurs.

   En faisant quelques pas timides, il remarqua la silhouette d'une personne assise sur les marches, il ne l'avait pas remarquée avant car elle était en dessous du niveau du palier.

 – Qui est la ? Appela-t-il

   La forme sombre sursauta et se retourna vivement.

 – Ah ! Major, vous êtes réveillés !

   Ses yeux mirent quelques secondes pour reconnaître les traits de la personne en face de lui.

 – Hallorhan ! Qu'est-ce qui s'est passé ? Où sommes-nous ?!

 – Eh bien c'est plutôt compliqué, mais je pense que nous sommes tombés dans une grotte artificielle.

 – Tombé ? Le major Steens se perdit dans ses pensées. Et... Où est Vasquez ?

 – Il est parti en exploration par là bas. Le capitaine pointa du doigt un passage dans la roche derrière le major. Il devrait revenir bientôt.

 – Il est parti loin ?

   Le capitaine sorti d'une de ses poches une petite lampe torche.

 – Regardez vous-même, Dit-il en pointant le faisceau vers l’ouverture.

   Un long couloir s'enfonçait dans les ténèbres.

 – Je lui ai conseillé de revenir, si au bout d'une heure il ne trouve rien.

 – Depuis combien de temps est-il parti ?

 – Une bonne demi-heure je dirais.

   Le major se tourna vers l'escalier qui descendait au-delà de sa vision.

 – Et par là ? Où mène cet escalier ?

 – Il n'y a que de l'eau. C’est pour cela que nous n'avons pas été blessés par la chute, expliquât-il, tout en illuminant le bas de l'escalier, puis il remonta avec sa lampe torche le long d'une colonne jusqu'au plafond.

 – Bien, alors allons rejoindre le sous-lieutenant.

 – Vous ne préférez pas l'attendre ?

 – Vous comptiez faire quoi après ?

 – Ah, je ne sais pas.

 – Il vaut mieux ne pas rester près de l'eau, à la nuit tombée l'humidité nous glacera. Je suppose que nos armes reposent au fond de l'eau ?

 – Vasquez a encore sont M16.

 – Bien, c'est déjà ça… Allons le rejoindre.

   Le major avança jusqu'au passage nimbé de ténèbres. Le long couloir n'était assez large que pour une seule personne, mais assez haut pour ne pas les gêner. Il chercha dans l'une de ses poches un tube phosphorescent, qu'il frappa contre une paroi du couloir.

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ryuurei-tatsu
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